



La piscine, c'est pas son truc. Pourtant, la natation est la seule façon de soulager son dos malade. Les premières semaines sont difficiles. Un peu perdu au milieu du grand bassin, les gestes du jeune homme sont maladroits. Puis un jour, Elle apparaît, fière, élancée, telle une sirène évoluant dans son milieu naturel.
Le Goût du chlore est un véritable récit inititiatique d'un jeune garçon sur le point de devenir un homme. C'est aussi l'histoire d'une rencontre, de celles qui marquent une vie de façon indélébile…
Le goût du chlore est à l’image de cette piscine municipale où est allé nager le héros, car on peut être frileux à se jeter à l’eau, mais une fois dedans, on n’a plus envie d’en sortir...
Avec une très complète palette de bleus, de bleus-verts et de bleus turquoise, Bastien Vivès nous dresse à cette image un véritable catalogue d’émotions.
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Avec des longueurs toutes calculées dans son récit, Vivès traduit la solitude du nageur, sans vouloir y glisser de profonde réflexion : tout à ses mouvements, le jeune homme, quand il regarde le spectacle des baies vitrées du plafond, ne réfléchit pas à une quelconque stratégie pour retrouver sa nouvelle "professeure" de natation.
Mais dès qu’il atteint un bord, il scrute, il attend, il essaye de la reconnaître. Il la cherche. Tout est très sensuel, très délicat, mais sans fioriture. La fille est là pour nager, pas pour se faire draguer.
Et lui en serait peut-être d’ailleurs complètement incapable, homme neuf, nu, dans cet élément qu’est l’eau et qu’il n’a pas encore bien apprivoisé.
Et au fur et à mesure que les semaines passent et que la complicité des deux se fait plus forte, on s’attend forcément à ce qu’il y ait construction de la relation.
Mais le goût du chlore est comme un après-midi à la piscine. Quand on repart dans le "monde réel" avec des questions plein la tête, le genre de questions directement en lien avec le cœur les frissons de la peau, eux restent.
Livre de Bastien Vivés à découvrir ici :
Et difficile aussi de ne pas revoir et surtout réentendre en écho la magistrale captation des variations des questionnements de la jeunesse réalisée avec délicatesse par la formidable Valérie Winckler dans :
L'heure de la piscine. (extrait)
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"Quand l’eau révèle les appréhensions, les blocages, les enthousiasmes, l’épanouissement. Grâces et maladresses, envols et craintes au fil de l’eau. "
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Vraiment...
Quel beau week-end bleu-turquoise.