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« Encore une fois, ce n’est pas le fait qui importe, mais son impact sur la sensibilité, donc l’émotion.
C’est elle qui ruine le langage, et bouleverse.
Ecrire, c’est rebâtir du langage avec et contre ce qui l’a ruiné.
Autrement dit ; l’émotion souffle la langue habituelle, pour plus ou moins longtemps.
L’écriture est comme une tentative de reconquête du terrain perdu, une sorte de contre attaque, lorsqu’elle est devenue possible.
Ceci pour l’auteur. Le plus amusant reste que ce bâti de mots, un texte, vise à provoquer chez le lecteur un souffle analogue à celui qui avait d’abord interdit à l’écrivain de parler. »
Antoine Emaz. Cambouis
"Avoir quelque chose à dire : la sotte expression. Mais on a rien à dire, ça crève les yeux et le reste. C'est pourquoi l'on parle, écrit, bouge sans cesse. Pourquyoi l'on vit en quelque sorte. C'est le ciel, la fleur, l'âne, la mer qui ont quelque chose à dire, qui nous supplient de les aider dans leur difficile prononciation, tonitruante ou muette. Le langage, c'est l'outil qui nous est donné pour leur faire trouver, à eux, leur dire, leur parole. (...) Toute la dignité des hommes est dans la sacralisation des choses.
Georges Perros. Papiers collés.
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Merci à Catherine pour ce qu'elle me donne à entendre depuis quelques jours. Les pièces d'un puzzle et un travail d'écriture en cours...
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et puis...
Mardi matin dernier, prés de Mortains (Manche), au petit jour, à peine, suivre ces gestes rituels, voir, entendre, sentir ce qui se joue là, chaque matin, saisir ce réel là, à peine.
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