Que de Merveilles !
En extrait et en écho :
La ballade de la vie intérieure
"L’hiver vient. Hier encore une pluie légère
tombait. Aujourd’hui une fine glace tend son voile
sur l’eau des abreuvoirs. Aucune aile pelliculée
ne vibre. L’araignée démonte sa toile.
Ensemble affluent le passé, le présent.
Bouche pleine, la souris s’enfuit
dans son trou. Comme la veilleuse
sur la chaîne de fabrique, le soleil rubis.
"Avec le vin le soir est venu, inaperçu,
mes vêtements sont remplis de fleurs qui tombent,
je suis soûl, je m’en vais, la lune dans le ruisseau,
nulle part un chant d’oiseau, personne au monde."
Je chantonne. Je sors de la maison.
Et je vois ma mère, mon père.
Près de l’entrée de la cave,
ils sont debout, immobiles, sous la gouttière.
Ils ont le visage lumineux, l’aine obscure.
Longtemps coupées, les aubépines
surgissent à la place du rosier.
Et aussi le vieux sentier envahi d’herbe."
Tibor Babiczky
Traduits du hongrois par Zoltan Orban, Blanka Orban et Marina Poydenot
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