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Travail de repérage avant tournage vidéo pour Mediaclap sur le thème : "Les vieux servent-ils encore à quelque chose", "A quoi ça sert de vieillir ?"....
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et en écho ce jour pour l'editorial première page de La Croix,
un texte nécessaire de Dominique QUINIO :
"À croire qu’il n’y a pas de chômage en France, pas de difficultés à se loger, pas d’inégalités sociales, pas de citoyens en état de morosité permanente, pas de désir d’un grand dessein commun qui redonne sens et énergie à la France ? Non, il n’y aurait pas plus pressé que de réglementer l’abattage rituel ou – la juxtaposition des thèmes est hélas pénible – l’euthanasie. C’est du moins ce que laissent entendre les débats politiques et médiatiques du moment. C’est ainsi que l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) en rajoute, en dénonçant, dans une campagne publicitaire détestable, les trois responsables politiques hostiles à la légalisation de l’euthanasie : sur un lit d’hôpital, Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Marine Le Pen, livides et décharnés, agonisent. Le message est clair : quand on en est là, il n’y a plus qu’une solution, demander la mort ; et quand ces trois responsables politiques en seront là, soyez-en sûrs, ils en conviendront !
Une telle campagne est injurieuse pour ceux qui, sur des lits d’hôpitaux, se battent avec courage et volonté contre la maladie ou l’accident, approchent de la mort et souhaitent vivre leurs derniers moments le plus pleinement possible. Elle est blessante pour ceux qui les entourent, proches et soignants, qui jugent que leur tendresse ou leur professionnalisme ne les conduit pas à hâter leur mort mais à les accompagner au plus près, jusqu’à la fin. Elle est, en outre, d’une bien caricaturale argumentation : pourquoi laisser penser – et dire, comme Jean-Luc Romero, le président de l’ADMD, sur une antenne radio – que les politiques hostiles à leur cause occultent la mort, « ne savent pas qu’ils vont mourir » ?
Ces partisans de l’euthanasie plaident pour une démarche très individuelle, le droit de chacun à décider de sa vie et de sa mort, mais attendent que des tiers les y aident. Ceux qui y sont hostiles (et qui se recrutent sur tout l’échiquier politique) n’oublient certes pas qu’ils sont mortels ; mais ils jugent qu’une société doit assurer, à ses membres arrivés au bout de leur vie, des heures apaisées, sans souffrance, sans acharnement ; qu’elle doit respecter leur droit à vivre jusqu’au bout dans la dignité, pour mourir dans la dignité."
Dominique Quinio
Hier soir, je suis justement allée écouter une conférence "la tentation de 'euthanasie"
je me régale au contact des personnes âgées, bonheur chaque jour renouvelé (même si j'étais plutôt attirée par la pédiatrie et que je continue à soigner des enfants).
J'aime ces photos, ces peaux fines fines, ces muscles décharnés , ces regards troublés, ces mots sussurés... je leur dis toujours que la vieillesse est la belle rançon de la jeunesse !
J'aime à les imaginer jeunes, amoureuses, aimantes et aimées ,insousciantes ,berçant leurs bébés...
Rédigé par : Mag | 08 mars 2012 à 09:14
Ouah ! Ca c'est dit ! moi aussi elle me choque cette "pub" car la fin de vie ne se résume pas à cela. C'est honteux de publier cela !!!
Bien sûr que lorsqu'on voit ça, ces personnes parlent d'elles-mêmes et pour elles-mêmes et nous on en pense quoi ? Et les personnes que l'on acccompagne à mourrir avec les proches qui sont tout autant présents, ils en pensent quoi ?
Pourquoi déciderions nous à notre place ?
Dernièrement, une fois de plus, j'ai pu voir et vivre avec des personnes combien il était important d'être là et témoin de ces derniers instants.
Et je ne regrette rien de cet acompagnement car on peut le dire, même à l'aube de la mort, ces instants étaient beaux et précieux.
Il y avait beaucoup de sens, d'authenticité et les personnes ont pu ouvrir leur coeur et dire leur chagrin, les personnes ont pu se dire au revoir.
Ces moments étaient chargés d'émotions, de souffrance et de douleur. Le médicament peut et doit soulager la douleur mais rien ne remplace la présence, la parole et la main réconfortante.
Ce chemin a aidé cette famille à accompagner leur proche vers le grand départ avec plus de sérénité et a permis de vivre ces derniers moments ainsi : mettre son âme à nu et pouvoir dire son amour.
La sérénité des uns a aidé l'autre : être en communion.
C'est ce que l'on pourrait appeler "le passage" vers l'au-delà.
On ne peut anesthésier le chagrin, les larmes et la souffrance car cela a un sens.
On peut accompagner et ne pas fuir.
Rédigé par : Sylvie | 08 mars 2012 à 06:31