Que restera t'il lorsque l'oubli, sur la matière de nos vies, aura accompli son travail d'anéantissement ?
De chaque existence subsisteront simplement quelques souvenirs et pour tous, identique, le même merveilleux malheur d'aimer, le sentiment immense d'être malgré tout vivant, la somme des quelques instants où se tient et s'efface toute la succession des jours.
la poésie, la beauté, un sourire, cette part de luxe, de gratuité qui donne à la vie son sel et l'habite d'un grain de folie évangélique.
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Merci à Claire Marie Monnet aussi pour son regard sur son action et son engagement et sa reflexion bien utile sur le media "Internet : le nouveau monde."
Pour mener ce projet là, il m'aurait fallu une tout autre énergie que je n'ai pas, là.
Les circonstances probablement, l'envie de plus essentiel, une résonnance que je n'ai pas trouvé avec cette forme presque froide...
Tout cela m'a éloigné de ce projet qui a finit là, par se dissoudre dans le temps. Aujourd'hui, je sais que celivre là ne verra pas le jour, pas sous cette forme.
Mais qui sait demain, comment il va renaître ?
Merci aux Editions FILIGRANES d'y avoir cru, un peu. Et peut-être plus que moi.
20 juin 2012
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"La liberté commence lorsqu'on s'empare du choix qu'on peut faire, fut-il extrêmement limité, fût-il celui de se lever le matin. Si l'on accepte passivement l'état de victime, on meurt"
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Alors, nous sommes nombreux à trouver que nous n'avons que peu d'options ; mais choisir, c'est plus qu'hésiter entre deux possibilités. Avec la grâce pour aider notre imagination, nous pouvons faire prreuve d'inventivité dans nos choix, les possibilités ouvertes dépassant alors tout ce que nous aurions pû rêver. Nous pouvons transformer notre sort en bénédiction ; nosu pouvons connaître la liberté que nous croyions impossible".
Timothy Radcliffe. Apprendre la spontanéité. (dans : - Pourquoi être chrétien ? - )
Entendre les mots d'Alain Bashung et de Domique A, comme en échO de Soi :
"être à la fois un personnage pathétique et crédible", "ça ne me déplaît pas de me trimballer avec cette carcasse"...
"comme pour me réhausser à mes propres yeux".
18 juin 2012
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La paix n'a pas de prix.
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"Mais chacun sait que la vie est remplie de pièges et d'écueils. Les embûches sont infinies de même que les occasions de trébucher. De peine et de misère, je l'ai appris à mes dépens. J'ai compris graduellement que ce qui faisait la dignité d'un homme, que ce qui le rendait digne de respect, était sa façon de se tenir dans la tempête. Quand l'épreuve survient, on apprend qui l'on est. On sait alors de quel bois on se chauffe et on découvre ses ressources. Et, alors que la maladie ou l'épreuve vous ont dépouillé d'une bonne couche de complaisance vaniteuse, celui que l'on rencontre en soi est un autre. Il a des ressources lumineuses, joyeuses et amoureuses, toutefois il ne saurait prétendre à rien, car ce qu'il a véritablement appartient à tous. "
Guy Corneau.(2012)
17 juin 2012
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"Quand on perd sa maman, on perd tout".
C'est ce que tu me confies, la gorge nouée. Ton regard lumineux, emprunt de bonté, comme toujours. Nous nous croisons sur le chemin qui monte au cimetière. Tu viens lui apporter comme souvent le dimanche, un rayonnement de fleurs patiemment choisies.
"Elle est partie, je n'avais pas treize ans"
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"Une sOirée fête des Pères. Merci à vous les petits loups."
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"En labourant mon passé, j'ai compris que naître à soi passe par le pardon. Pardon demandé aux autres mais aussi à soi même. Nous ne sommes pas tendres avec nous-mêmes. Apprenons à nous considérer avec douceur, à accepter nos belessures, nos limites. La dépression n'est pas une maladie : c'est quand nous déprécions la vie en nous. A chacun de choisir : être un bourreau de soi même ou se pardonner pour laisser la vie refleurir"
"Chaque soir, demandez-vous : "Quel a été le don de ce jour, le petit rien, geste, regard...qui a illuminé ma journée ?". C'est de la fidélité de ces rendez-vous avec vous même que naîtra la lumière de la vie. Vous deviendrez ainsi de plus en plus responsable de votre existence, de vous et de l'autre".
d'aprés Magda Hollander-Lafon
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L'audace et le courage. La joie aussi. Un peu de solidarité nécessaire. Le chantier de leur maison, un palais, demain aprés la sueur les glaces à l'eau et les rillettes et des rencontres.
Tu dois avec raison, J., ça n'est peut-être bien que ça, ce travail de photographies, que je mène depuis quelques années,
tenter de saisir, comment la lumière, nous traverse et traverse par la même occasion le monde.
Merci pour ce joli point de Vue et les photos du jour ne te donnent probablement pas tort.
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"Le cœur est un instrument d’optique bien plus puissant que les télescopes de la Nasa. C’est le plus puissant organe de connaissance, et c’est une connaissance qui se fait sans aucune préméditation, comme si ce n’était plus nous qui faisions attention à l’autre, comme s’il n’y avait plus qu’une attention pure et une bienveillance fondée sur la connaissance de notre mortalité commune."
Christian BOBIN, La Lumière du monde, Paroles réveillées et recueillies par Lydie Dattas, Gallimard, 2001.
Notre petite commune de Gennes, depuis quelques mois, porte sur les vitrines de ses commerçants des citations de Jules Mougin dans le cadre d'une belle rétropective et manifestation en lien avec Les amis des Livres.
Les bons mots de Jules me font du bien. Quand je les croise, ils me disent...
Facteur de son état, l'auteur écrit ce qu'il voit, ce qu'il ressent : "Mais je ne me plains pas.Je vois, je vois pas mal de choses, ça suffit bien.Le monde est à moi, surtout le soleil, la rivière, les collines, et les étoiles… Les rivières ont les mouvements des couleuvres en colère." Son écriture se tient au plus près du quotidien et nous fait partager la beauté simple du monde.Le style sans fioritures réchauffe, réconcilie avec une simplicité à vivre
L'autre jour, nous avons été accueillis par D. et M. qui habitent à trois pas d'ici dans la grange où il posait chaque jour son vélo. C'était bon de sentir Jules présent. C'était bon cet héritage et leur gentillesse engagé nous a beaucoup touchés. Merci encore à eux de préserver vivante sa mémoire.
Je ne voulais pas ici raconter ma vie mais évoquer seulement ce qui l'a décimée et maintenue, brulée et libérée (...) oui, l'écriture me redresse et me tient : c'est pour l'instant l'unique façon que j'ai de ne pas pas complétement échouer à tenir cette promesse qu'est la vie, témoignant ainsi de cet absolu qui est celui non pas seulement d'être heureux mais vivant.
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La chance m'a été offerte de vivre là. Une maison est une âme. Cette âme là, elle m'a fait la part belle et durant six mois, pas un jour n'a passé sans que ne résonne tant et tant...J'y ai vécu, souvent seul, et depuis peu avec les enfant aussi... Cette maison d'été, prêtée par S. depuis Janvier (6 mois déjà) va recevoir à partir de Juillet, ses hôtes de passage. Il me faut donc partir. J'accepte avec grâce. Ce temps donné personne ne peut me le reprendre. Sur les murs de la chambre, des présences. Dans le jardin, des arbres à lumière capturés de ci, de là, ici aussi. Le froid à accueillir, à combattre aussi. Plus tard alors, mon linge qui sèche. Les grenouilles au pas si loin, la Loire en bas et l'horizon des champs et des herbes hautes. Des tas de livres dedans. Des photos et des murs à couvrir pour soi. Une pièce à vivre. Des patisseries à préparer avec eux. Un feu qui nous réchauffait les soirs pendant les devoirs. Et les amis, voisins aussi. Je quitte dans quinze jours. Je n'ai pas trop de peine. Là, c'est une première page qui se tourne. Continuer à écrire l'histoire. Continuer à écrire. A lire aussi, à partager, à rire, à se régaler, à être ensemble, autrement. Je retrouve un autre lieu, à partir de début Juillet, vide cette fois, en campagne encore, à quelques cinq kilomètre d'ici, en campagne nécessairement, avec d'autres lumières, d'autres espaces, à faire vibrer aussi.
Ainsi va et c'est bien.
La nostalgie, ce n'est pas du chagrin, je crois que c'est de la joie.
à écouter pas si loin, c'est ici que ça résonne ce soir :
"A toutes les étapes de la vie de père, on fait l'expérience trés salutaire de se désencombrer de soi.
On a chaque matin, cette espèce d'injonction de se tenir debout, tendu vers les enfants qu'on a mission de protéger et à qui l'on essaie de transmettre une liberté intérieure. (...)
Dans mon travail d'écrivain, une sorte de réconciliation des contraires s'est imposée pour aboutir à un lyrisme sec. Je suis sur cette corde raide de la retenue et du minimalisme avec un refus des effets de manche et du racolage larmoyant. Je me tiens à la lisière de ce qui serre mon coeur."