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Je ne voulais pas ici raconter ma vie mais évoquer seulement ce qui l'a décimée et maintenue, brulée et libérée (...) oui, l'écriture me redresse et me tient : c'est pour l'instant l'unique façon que j'ai de ne pas pas complétement échouer à tenir cette promesse qu'est la vie, témoignant ainsi de cet absolu qui est celui non pas seulement d'être heureux mais vivant.
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La chance m'a été offerte de vivre là. Une maison est une âme. Cette âme là, elle m'a fait la part belle et durant six mois, pas un jour n'a passé sans que ne résonne tant et tant...J'y ai vécu, souvent seul, et depuis peu avec les enfant aussi... Cette maison d'été, prêtée par S. depuis Janvier (6 mois déjà) va recevoir à partir de Juillet, ses hôtes de passage. Il me faut donc partir.
J'accepte avec grâce. Ce temps donné personne ne peut me le reprendre.
Sur les murs de la chambre, des présences. Dans le jardin, des arbres à lumière capturés de ci, de là, ici aussi. Le froid à accueillir, à combattre aussi. Plus tard alors, mon linge qui sèche. Les grenouilles au pas si loin, la Loire en bas et l'horizon des champs et des herbes hautes. Des tas de livres dedans. Des photos et des murs à couvrir pour soi. Une pièce à vivre. Des patisseries à préparer avec eux. Un feu qui nous réchauffait les soirs pendant les devoirs. Et les amis, voisins aussi.
Je quitte dans quinze jours. Je n'ai pas trop de peine. Là, c'est une première page qui se tourne.
Continuer à écrire l'histoire.
Continuer à écrire.
A lire aussi, à partager, à rire, à se régaler, à être ensemble, autrement.
Je retrouve un autre lieu, à partir de début Juillet, vide cette fois, en campagne encore, à quelques cinq kilomètre d'ici, en campagne nécessairement, avec d'autres lumières, d'autres espaces, à faire vibrer aussi.
Ainsi va et c'est bien.
La nostalgie, ce n'est pas du chagrin, je crois que c'est de la joie.
à écouter pas si loin, c'est ici que ça résonne ce soir :
et ici encore :
http://prumtiersen.typepad.com/journal/2009/01/index.html
"A toutes les étapes de la vie de père, on fait l'expérience trés salutaire de se désencombrer de soi.
On a chaque matin, cette espèce d'injonction de se tenir debout, tendu vers les enfants qu'on a mission de protéger et à qui l'on essaie de transmettre une liberté intérieure. (...)
Dans mon travail d'écrivain, une sorte de réconciliation des contraires s'est imposée pour aboutir à un lyrisme sec. Je suis sur cette corde raide de la retenue et du minimalisme avec un refus des effets de manche et du racolage larmoyant. Je me tiens à la lisière de ce qui serre mon coeur."
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