Avec ce titre provocateur (Vacuum signifie "vide" ou "pompe à érection") la jeune Anja Plaschg annonce la couleur de sa musique sulfureuse et charnelle qui ne fait pas de concession. C'est qu'elle en a le pouvoir : un look de veuve noire, des mélodies funèbres, un chant puissant qui se transforme en plainte ou en râle selon ses humeurs...
Dès les premiers accords de piano plaqués de "Sleep", le poil se dresse sur un épiderme aux aguets. Voici un caractère fort, une artiste certes jeune (19 ans) mais furieusement mature.
Un petit miracle de trempe rageuse
Chaque titre est une descente dans un abysse de tristesse truffé de marches cassées.
Et pourtant, le périple révèle une beauté âpre et mystérieuse par la grâce de mélodies au lyrisme sauvage teinté aussi d'une grande vulnérabilité.
Avec l'agilité d'une concertiste, Anja déroule sur son piano une partition tantôt grandiloquente, tantôt retenue mais toujours viscérale. Son chant se déchire de façon vibrante comme sur le superbe "The Spinacle" qui laissera plus d'un auditeur lessivé face à cette subite décharge d'émotion .
Parfois des arrangements de cordes s'engouffrent comme un courant d'air dans cette cathédrale sonore glacée ("Marche Funèbre"). Des laptops viennent prendre le pouls et vérifier que la vie n'a pas complètement déserté l'espace ("Fall Foliage", "The Sun", "Turbine Womb"). Pas d'inquiétude, la chose tapie dans le noir est toujours là et chante aussi des berceuses ("Brother of Sleep"). Oiseau frêle ou ogresse, Miss Plaschg jette un sort à quiconque s'aventure sur le terrain miné de ses chansons.
Une Musique, un Jour.: Soap&Skin. Lovetune for Vacuum.
Rédigé par : burning fat | 24 octobre 2013 à 09:58